Chenilles processionnaires, un danger pour nos chiens

Vous avez surement remarqué en cette période, des nids blanchâtres au bout des branches des pins lors de vos promenades en forêt ou lors de vos trajets en voiture… Et oui !!! Ce sont bien des nids de chenilles processionnaires !!!

Qui sont-elles? Quel est leur cycle de vie?

 

 

Nous allons essayer de comprendre cet insecte, qui intéresse tant les professionnels canins et les propriétaires de chiens:


Tout commence de juin à septembre, où nous pouvons apercevoir de jolis papillons, dont la femelle pond ses œufs autour des épines de pins. Une fois éclos, les larves vont se nourrir des épines de pins, puis formeront des nids à chenilles.

 

A ce stade, nous sommes déjà en décembre/janvier. Ces nids de soie sont appelés aussi « nids d’hiver » que nous pouvons donc apercevoir dès maintenant.

 

C’est à cet instant qu’il faut s’en inquiéter !!! Tout peut aller très vite… Les processions ont lieu en général entre janvier et mai où les chenilles quittent leurs nids, descendent bien tranquillement des arbres pour aller s’enfouir dans le sol. Le danger est là pour nos chiens!! Pour que vous puissiez les reconnaître, elles se déplacent en colonne, où en « procession » et elles sont recouvertes de poils.

Une fois au sol, ces chenilles vont chercher à s’enterrer , puis tisser un cocon où elles vont évoluer. Entre Juin et Septembre, ce cocon donnera naissance à un papillon que l’on nommera « papillon de nuit ».

Quel est le danger pour nos chiens?

 

Faisons un petit retour en arrière et arrêtons nous à la phase de procession (en colonne).

 

Nous sommes « pile-poil » dans cette période : de janvier à mai.

 


Lorsqu’elles arrivent au sol, au pied des pins, elles peuvent être directement en contact avec nos animaux à quatre pattes. Elles disposent de poils urticants en forme de harpon, qui sont une arme défensive face aux prédateurs. Nos chiens, curieux, vont aller poser leurs pattes, leur truffe, ou encore lécher un colonne de chenilles. Les poils urticants vont alors se détacher, dès l’instant où la chenille sera surprise ou apeurée.

 

Le décompte va alors débuter, le chien sera touché, une inflammation et forte salivation vont vite apparaître au niveau de la gueule, sur la langue, voire entraîner une nécrose (mort des tissus) si les soins chez le vétérinaire ne sont pas prodigués rapidement. Dans les cas les plus graves, une ablation de la langue sera envisagée.

Une seule conduite à tenir pour les maîtres…

Pendant ou après une promenade, après un tour dans le jardin, vous voyez votre chien baver abondamment, sa langue gonfle et/ou change de couleur. Pas de doute, votre chien a surement été en contact avec une de ces chenilles. N’attendez pas, allez directement chez le vétérinaire le plus proche qui lui prodiguera les premiers soins. Plus le délai d’attente est long plus le risque de nécrose augmente.

Important !!! Si vous voyez une de ces chenilles, nous vous conseillons de ni la toucher, ni la brûler, ni l’écraser. Elle fera échapper tout de même ses poils et le danger sera quoi qu’il en soit présent. Dans un lieu public, adressez vous à votre mairie pour faire constater la présence de chenilles processionnaires. Si c’est dans un lieu privé, comme votre jardin, empêchez votre chien d’être en contact jusqu’à ce que la chenille s’enterre et qu’elle devienne inoffensive (plusieurs jours).

Comment prévenir des risques?

 

 

Votre chien a sans doute l’habitude de gambader lors des promenades en forêt!!! Entre janvier et mai, nous conseillons aux maitres de garder leur chien en laisse et d’avoir l’œil bien ouvert afin d’être plus vigilants à ce qui est reniflé ou léché.

Des installations dans les arbres, appelées « écopièges processionnaires »  sont les moyens les plus efficaces pour lutter contre les chenilles. Ils sont placés autour des troncs d’arbres où des nids ont été observés. Ce piège a un fort taux de réussite (soit plus de 96% aux essais de l’institut national de recherche agronomique).

De plus, il existe les pièges à phéromones, à installer de juin à aout. Ils permettent de capturer les papillons mâles sur la zone désirée. Cela permet de réduire considérablement la reproduction des papillons.

 

En parallèle, les nichoirs à mésanges peuvent être intéressants car cet oiseau peut consommer à lui seul  jusqu’à 40 chenilles par jour en se servant directement dans les nids de soie (Source INRA).

 

Pour finir sur la prévention, nous nous sommes aperçus que les nichoirs à chauves souris sont aussi utilisés car ces dernières se nourrissent de papillons nocturnes pendant l’été, empêchant ainsi la formation de nids à chenilles en septembre.

 

Romain Vaude de Wolf Education

Educateur/comportementaliste canin